Il est connu de partout que les rapports entre la communauté scolaire en général (élèves, étudiants) et la police n’ont souvent pas été des meilleurs. Nous en avons eu l’illustration au cours de cette année scolaire 2005 – 2006, au mois de décembre, lorsque de violents heurts ont opposé les élèves de la commune de Ziguinchor aux forces de l’ordre (principalement le Groupement Mobile d’Intervention, GMI). Plusieurs policiers ont été gravement blessés ; et un officier de faire ce commentaire : « De toute ma carrière, je n’ai jamais vu une telle haine de la part de si jeunes adolescents; au point de vouloir tuer des policiers chargés de maintenir l’ordre et la sécurité… ».

Depuis lors, les forces de police ont enregistré des renforts et, dans la ville, les deux camps se regardent en chiens de faïence. Alors pour apaiser les rapports, les élèves du Lycée Djignabo ont envisagé et obtenu la tenue d’un match de football entre d’une part une sélection des élèves et une équipe de policiers composée surtout d’hommes de troupes (souvent plus jeunes) et, d’autre part, la sélection des enseignants de l’établissements contre la sélection des officiers et sous-officiers. Ce match qui a eu lieu dans l’enceinte du lycée s’est tenu dans une très belle ambiance (avec chants et danse) et les scores des deux rendent compte de l’esprit de fraternité qui a régné : les élèves ont été battu un à zéro tandis que les professeurs faisaient match nul. Précisons que le proviseur du lycée et le commandant du GMI qui se sont défiés mutuellement avant la rencontre ont gratifié le public de quelques gestes techniques, démontrant aux plus jeunes que si la force physique peut s’amenuiser le technique ne dépend pas du nombre des années.

A la fin de la rencontre le proviseur, à la suite du délégué des élèves, a avoué être “soulagé du fait que la tension latente qui sévissait depuis longtemps soit tombée”, et souhaité que ce genre d’initiative soit permanent. Le commandant du GMI dans son intervention a commencé par faire à l’assistance nombreuse un petit cours de civisme pour expliquer la mission de la police qui selon lui n’est pas souvent comprise des populations et surtout des jeunes qui pourtant constituent l’essentiel de ses hommes. Ensuite il a envisagé la multiplication et la diversification des initiatives de fraternisation qui, seules, permettront à la police d’être mieux vue et comprise des populations. Le gouverneur de la région qui a assisté à l’événement à partir d’un « fauteuil de touche », après avoir regretté de n’avoir pas joué, faute de préparation physique, a exprimé aux « deux camps » sa satisfaction devant un tel « acte de réconciliation ». Il les a remerciés, estimant qu’un tel geste d’apaisement facilitait la tâche du pouvoir exécutif qu’il représente dans une région qui depuis plusieurs années vit une situation particulière.

Dans sa conclusion le gouverneur a magnifié les atouts du sport « fédérateur des cœurs », rappelant que cela s’inscrit dans le cadre des objectifs de l’olympisme qui regroupait les peuples hellènes (grecs) venus de toutes